Vous avez certainement entendu parler de la norme IIIF (International Image Interoperability Framework), mais savez-vous vraiment en quoi elle consiste, son champ d’application et ses perspectives d’appropriation.
Décryptage.
IIIF, KésaKo ?
C’est une communauté et un ensemble de spécifications techniques dont l’objectif est de définir un cadre d’interopérabilité pour la diffusion et l’échange d’images haute résolution sur le Web (source : Wikipédia).
L’initiative IIIF est portée et animée par une communauté constituée de bibliothèques nationales, de musées, d’universités, de services d’archives, de portails et agrégateurs généralistes ou spécialisés. Elle s’est constituée depuis juin 2015 en un consortium international.
À quoi sert cette norme ?
Le recours aux technologies IIIF permet au producteur de données de créer un lien vers un fichier dit « manifeste », à partir d’une notice d’œuvre illustrée d’une image libre de droits. Ce lien permet à l’utilisateur d’afficher et de manipuler les images et leur description, sans téléchargement, dans un seul visualiseur (source : Ministère de la Culture).
Concrètement, chaque musée pourra ainsi mettre en ligne un lien vers un fichier image, à partir d’une notice d’œuvre illustrée d’une image libre de droits et offrir à ses utilisateurs, la possibilité d’afficher, associer, juxtaposer, zoomer, comparer, annoter, utiliser tout ou partie des images et leur description afin de créer de nouveaux documents corpus de recherche ou contenus éditoriaux (publications scientifiques numériques, expositions virtuelles, outils de médiation…)…. Et ce, via l’application cliente de son choix.
Pourquoi cette norme ?
Les musées, grands producteurs et collecteurs d’images et de données patrimoniales, ont tout intérêt à explorer les nombreuses fonctionnalités de ce standard qui s’impose à l’international, principalement outre-Atlantique et au Nord de l’Europe où les catalogues de collections en ligne de musées se sont dotés d’interfaces compatibles IIIF. Des liens IIIF sont présents sur des centaines de milliers d’images d’œuvres du domaine public aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, au Danemark et en Autriche.
L’intérêt pour les musées est sans commune mesure. Par comparaison des images, cette norme permet d’aider la recherche sur une plus grande typologie de collections. Elle permet aussi le regroupement numérique d’objets conservés dans des institutions différentes et donnerait ainsi un souffle nouveau aux portails thématiques / multi-institutions.
Et Flora dans tout cela ?
Si les perspectives d’application pour les musées ne manquent pas, le point de départ demeure la compatibilité technique des outils existants avec les protocoles IIIF.
Côté Flora, toute la chaîne de gestion des images est déjà techniquement compatible pour la mise en œuvre d’un frontal IIIF (imports, description, stockage). La refonte de notre visualisateur d’images / de documents est d’ores et déjà engagée.
IIIF, un standard obligatoire ?
Cette norme reste pour le moment incitative, et très fortement recommandée par la SMF pour les Musées de France. Le ministère de la Culture vise quant à lui, à définir une politique commune aux différents secteurs métier concernés.